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Burkina Faso, le pays des hommes intègres

Nous avons passé plus de 6 semaines au Burkina Faso, le « pays des hommes intègres ». L'aventure humaine a été formidable, riche en rencontres et en échanges. Deux objectifs étaient à notre programme. Dans un premier temps, nous avons recensé l'ensemble des projets dans le pays, et nous avons analysé la plupart d'entre eux. Puis, en partenariat avec TDS, nous avons étudié le fonctionnement des Village d'Accueil TDS et testé une nouvelle grille d'analyse à destination des voyagistes solidaires.

Quelques initiatives de tourisme solidaire au Burkina

Le tourisme est relativement peu développé au Burkina, ce qui peut être notamment expliqué par le manque d'infrastructures du pays. La plupart des projets que nous avons visités sont à l'état embryonnaires. Avec notre expérience, nous avons pu donner notre avis sur les questionnements des porteurs de projets. Nous présentons ici brièvement les projets que nous avons trouvé intéressants :

•  Tempelga est une association à vocation humaniste qui a commencé au Burkina Faso par des chantiers pour accueillir des jeunes en réinsertion. Aujourd'hui l'activité s'est recentrée vers l'accueil de touristes dans la petite commune d'Oumnoghin-Bané. La base du voyage, là encore, est l'échange avec le village. Les voyageurs sont accueillis dans la concession de l'association, la nourriture est locale et le confort basique. L'argent payé par les touristes permet, en plus des emplois sur place, de financer de petits projets de développement dans le village en partenariat avec l'association créée par les jeunes du village.

Informations : www.tempelga.fr

 

Richard et son équipe de jeunes burkinabés ont décidé de valoriser les potentialités touristiques de leur village et offrir ainsi aux villageois de diversifier leurs revenus afin d'améliorer leur quotidien. L'économie de cette région, le « grenier du Burkina », dépend en effet fortement de l'agriculture et spécialement du coton. Sous l'impulsion de Point Afrique, ils ont monté leur projet de trek de plusieurs jours, à l'instar de ce qui se passe au Pays Dogon, où ils ont été formé. Le village bénéficie d'un paysage merveilleux et verdoyant, un ancien village troglodyte, encore inconnu des institutions touristiques et des anthropologues, se situe au pied d'une falaise dominant le village. L'association est motivée pour travailler à être connu des touristes…mais ils sont conscients des précautions nécessaires pour que les locaux gardent leur souveraineté, notamment vis-à-vis des lieux sacrés.

Au vieux village de Dioulasso Bâ , un projet d'association de jeunes a vu le jour pour faire face aux abus du tourisme incontrôlé qui se développe. L'idée de la création de l'association a pour vocation de contrôler la venue des touristes afin que la population bénéficie au maximum des apports du tourisme. Le vieux village présente un fort attrait touristique, avec notamment la mosquée, les poissons sacrés ou les quartiers très traditionnels. Le village devrait probablement être classé à l'UNESCO, mais les villageois ne comprennent pas réellement ce que cela implique. Cela fera aussi partie du travail de l'association « les guides musiciens de Bobo ».

Le village de Koumi est réputé pour ses constructions et son ambiance villageoise. Pendant longtemps les visites n'étaient pas organisées, rendant la visite désagréable à cause des innombrables sollicitations. L'ONTB, en accord avec quelques vieux du village, a pris le problème au sérieux et a restructuré les visites. Des formations ont été effectuées. Il est possible de dormir sur place dans certaines familles, avec partage de vie locale assuré. Ce n'est pas réellement organisé mais assurément possible.

Le PAGEN travaille sur la conservation des espaces naturels avec une forte implication des locaux. Nous avons rencontré le directeur de l'un des projets, qui gère une mare aux hippopotames et la forêt des alentours. Responsabiliser les villageois est l'un des objectifs principaux, à travers des groupes locaux de gestion. Aide à la création de l'association locale, alphabétisation, formation font partie des actions déjà effectuées. Mener conjointement chasse et tourisme de vision est l'un des défis du projet, car un buffle peut amener près de 4 Millions de FCFA grâce aux chasseurs fortunés. Une réduction de 50% du braconnage est visée, avec une augmentation de la population de 5% comme objectif. 

Les forêts classées de Dindéresso et du Kou qui occupent respectivement 8.500 ha et 115 ha, ont un rôle socio écologique avéré pour la province du Houet et principalement pour les habitants de la ville de Bobo-Dioulasso et des localités environnantes. Dans un état de dégradation poussé menaçant la diversité biologique, ces forêts devaient être aménagées en urgence, d'où la justification du présent projet.

Au sein de la forêt du Kou se trouve depuis longtemps un lieu de baignade appelé « la guinguette », où de nombreux habitants de Bobo, comme des touristes, venaient se baigner près des sources. Or cette activité nuisait fortement à la forêt : surfréquentation, érosion des berges, déchets, pollution de l'eau… Sous l'impulsion de la coopération luxembourgeoise, des travaux ont été effectués pour aménager un autre lieu, moins sensible mais aussi agréable, pour la baignade, c'est la « nouvelle guinguette ». Elle a été mise en place en 2005 avec une grande volonté d'intégrer les populations locales dans la gestion de la forêt comme de la baignade. L'affluence a été au rendez-vous, mais les premières crues ont bien abîmé des aménagements… 

Itinérance est un tout jeune projet qui est en train de se mettre en place à quelques kilomètres de Dori, au nord du pays. Yakuta est le village retenu par Jean et Moussa. Aidés par des stagiaires français, ils travaillent avec les populations locales pour la création d'un éco village. Après plusieurs mauvaises expériences d'aide au développement de coopérations étrangères, le village voit d'un bon śil ce projet porté par des locaux, et qui leur semble durable et adapté à leurs besoins. Les villageois sont organisés en association et un gros travail de transparence et de communication a été réalisé. Les travaux devraient commencer dans quelques mois, avec la construction d'un centre d'accueil en bordure du village, et le lancement du champ biologique qui doit permettre de diversifier la production agricole, en cultivant notamment des légumes afin de réduire les problèmes de malnutrition.

TDS (Tourisme et développement solidaires) est l'un des pionniers du tourisme solidaire en Afrique. Leur démarche a d'abord consisté en un repérage pour identifier les villages ayant le plus de cohésion sociale et de dynamisme, pour ensuite leur proposer d'accueillir des touristes. Le fonctionnement consiste en la construction d'un campement d'accueil pour les touristes, construit dans le style local et avec un confort proche de celui des habitants : douche au seau, éclairage à la lampe à pétrole… Le village de Doudou a reçu ses premiers touristes en 2001, bientôt suivi par 3 autres villages, dans des régions dispersées habitées par des ethnies différentes. Chaque village a choisi une équipe organisée : cuisine, service, guides, animation, qui s'occupe des touristes, et tous les habitants bénéficient des réalisations effectuées grâce aux retombées financières. A Doudou ce sont déjà plusieurs forages, du matériel pour le dispensaire et des logements pour les enseignants qui ont pu être obtenus grâce au tourisme. Les habitants l'ont compris et cela se ressent dans l'accueil qu'ils réservent aux voyageurs.

TDS prépare le voyage depuis la France et confie ensuite les touristes, par petits groupes et quelques fois seulement dans l'année, aux villageois. Les activités sont basées sur l'échange avec les différents acteurs du village : rencontre avec le chef ou le tradi-praticien, travail aux champs et labour avec un âne, découverte et création avec les artisans.

Infos : www.tourisme-dev-solidaires.org

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